Benvenuti sul sito dedicato ai monaci di  Tibhirine

Il 21 maggio 1996, sette monaci trappisti venvano assassinati in Algeria . La loro morte ha sollevato l’emozione della comunità internazionale, e il testamento spirituale di Fratel Christian de Chergé risuona oggi come uno dei grandi testi de XX secolo. Questa piccola comunità dell’Atlas cosi’ prossima ai suoi vicini algerini, è andata fino in fondo all’amicizia e alla fedeltà ad una vita monastica  impiantata in terra d’Islam. Ciò che ha fatto vivere quella comunità continua ad ispirare tanti uomini e donne di oggi, di tutti gli orizzonti, che aspirano a vivere quella fraternità che loro hanno firmato con le loro vite. Sotto l’egida dell’ « Associazione degli scritti dei 7 », che raggruppano le famiglie, gli amici e l’Ordine Cisterciense della Stretta Osservanza, questo sito vorrebbe, oggi, render loro  omaggio  e permettere di far conoscere i loro scritti e le loro attualità attraverso gli avvenimenti, le creazioni artistiche, le pubblicazioni, l’approfondimento spirituale e la meditazione.

À découvrir

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En 1943, Paul Dochier -frère Luc- alors novice à Aiguebelle (et médecin de formation) partit volontairement remplacer un médecin, père de famille nombreuse, à L’Oflag VIA à Soest (Westphalie) où se trouvait aussi prisonnier depuis 1941 son beau-frère Charles Laurent.

Dans l’un des bâtiments de l’Oflag un bout de grenier avait été donné aux prisonniers pour y aménager une chapelle. Grâce à la présence parmi eux de 2 artistes, prix de Rome, cette chapelle fut magnifiquement décorée avec les moyens du bord (dont certains fournis par une paroisse catholique locale).

Au début des années 90, après la fin des stationnements de troupes alliées en Allemagne, la ville de Soest récupéra les bâtiments de ce camp et une association locale se créa spontanément pour la conservation et la mémoire de la « Chapelle Française ».

Pour le 110ème anniversaire de la naissance de F. Luc et en son souvenir cette association vient d’organiser à Soest une projection du film « Des hommes et des Dieux » ; à cette occasion, au nom de la famille de F Luc, un petit-neveu et son épouse ont offert un précieux souvenir de ce temps à l'Oflag.. 

A suivre : article paru dans le journal local : WA westfälischer Anzeiger .

Soester würdigen Frère Luc

Original eines Porträts des früheren Kriegsgefangenen kehrt zurück

Mit großer Freude nahmen Werner Liedmann (3. von links), Friedrich Pehle, (2. von links), Jürgen Wilming-Gefeke (4. von links) und Jean-Christophe Kling vom Vorstand der Geschichtswerkstatt das in Kohle gezeichnete Porträt Frère Lucs entgegen. Bruno Laurent (3. von rechts) und seine Ehefrau Francoise brachten das Bild mit nach Soest. Mechtild Brand (links) hatte vor einigen Jahren den Kontakt zu der Familie in Frankreich geknüpft. Foto: köppelmann

Soest rend hommage à Frère Luc

Retour de l'original d'un portrait de l'ancien prisonnier de guerre

Légende de la photo :

C'est avec une grande joie que Werner Liedmann (3e à partir de la gauche), Friedrich Pehle, (2e à partir de la gauche), Jürgen Wilming-Gefeke (4e à partir de la gauche) et Jean-Christophe Kling du conseil d’administration de l’association de l'atelier historique de la chapelle française ont reçu le portrait de Frère Luc dessiné au fusain. Bruno Laurent (3e à partir de la droite) et son épouse Françoise ont apporté le tableau à Soest. Mechtild Brand (à gauche) avait noué le contact avec la famille en France il y a quelques années

Article :

Soest - Sur l'autel de la chapelle française se trouve une photo d'un portrait au fusain de Frère Luc, un médecin français et moine trappiste qui s'est porté volontaire pour être prisonnier de guerre à Soest, où il a apporté une aide pragmatique et désintéressée lorsque cela était possible. L'atelier historique (de la chapelle française) possède désormais également l'original du portrait de 1944 réalisé à Soest par un détenu russe du camp.

Des proches de Frère Luc (son nom en religion, nom civil : Paul Dochier) se sont rendus à Soest pour remettre ce souvenir unique. Bruno et Françoise Laurent ont accepté l'invitation à la matinée organisée par l'association dans le cinéma du centre culturel "Alter Schlachthof" afin de mettre en lumière le 110e anniversaire "d'un homme très spécial".

La famille Laurent a été profondément touchée par l'hommage rendu à leur oncle à Soest.  Le portrait qu'elle a gardé pendant des décennies comme un trésor devait désormais revenir à Soest. "Car c'est ici qu'il a sa place", a déclaré Bruno Laurent lors de sa visite à Soest en compagnie de son épouse Françoise. Il s'est également exprimé au nom de son père âgé, Pierre Laurent. Pour l'atelier historique, la grandeur du cadeau réside dans sa portée symbolique extrêmement élevée.

Le film primé "Des hommes et des dieux", que les invités ont vu le dimanche 4 février, retrace - en se basant sur des faits réels - de manière vivante et poignante la vie de Frère Luc et de ses frères dans la foi dans la communauté du monastère de Notre Dame de l'Atlas à Tibhirine en Algérie. Là, dans les montagnes de l'Atlas, il avait apporté des soins médicaux à la population de manière intensive depuis 1946 et pendant de nombreuses années. Les moines jouissaient d'une grande confiance car ils s'occupaient des gens, mais restaient en dehors des conflits ouverts ou latents. Ils vivaient au contraire en paix avec la communauté musulmane du village voisin, dans le respect mutuel, y compris des différentes coutumes religieuses. Lorsque la situation politique s'est aggravée et est devenue de plus en plus menaçante, ils ont décidé de rester en Algérie, car ils ne voulaient pas abandonner la population locale.

En mars 1996, un groupe extrémiste fait irruption dans le monastère et enlève sept des religieux, dont Frère Luc. Quelques semaines plus tard, l'assassinat des trappistes est annoncé. L'Église catholique les a béatifiés. Une histoire émouvante qui fera désormais partie de l'exposition du nouveau mémorial de la Chapelle française. L'ouverture de celui-ci est prévue pour l'automne.

Bruno et Françoise Laurent étaient visiblement touchés par l'estime encore portée aujourd’hui à Frère Luc à Soest. Lorsqu'il était à l'Oflag VI A (camp de prisonniers officiers), il s'était beaucoup investi auprès des détenus russes du camp, qui étaient exposés aux conditions les plus difficiles dans une partie du camp et ne recevaient aucune aide. Lorsque le typhus s'est déclaré, il s’est mis en quarantaine avec eux. En signe de gratitude, l'un des soldats russes lui a offert ce portrait.

Bruno et Françoise Laurent ont parlé de Frère Luc lors de l’événement organisé par l’atelier historique. Un autre invité d'honneur était présent en la personne du Père – maintenant retraité - Wilfried Göddecke, un ancien camarade d'études de Christian de Chergé, le prieur du monastère de Tibhirine. Frère Luc y a été moine pendant 50 ans et actif tous les jours.

Lors de la matinée, Wilfried Göddecke a déclaré : "Si je cherche aujourd'hui un lieu où différentes religions s'unissent pour lutter contre la haine et la discorde, je l'ai trouvé à Tibhirine dans la communauté de Frère Luc. Je le recommanderais comme saint patron de notre peuple et de notre Eglise, lui qui a donné son attention, à Soest aux pauvres prisonniers de guerre russes et à Tibhirine aux pauvres villageois algériens. Qu'il nous aide à traverser cette période difficile et à passer de la haine à l'amour à travers nos religions, le christianisme et l'islam".

Werner Liedmann, président de l'atelier d'histoire, a repris la pensée de Wilfried Göddecke : "Frère Luc est un modèle".

Quelques citations...

Graines de vie, de paix ...

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L’Algérie continue de saigner ! Notre sœur Odette assassinée le 10 Novembre, la 11ème depuis Mai 94 parmi les religieux, religieuses, prêtres !  [il y en aura d’autres !] Continuez de prier avec nous pour que les balles qui ont criblé leur chair soient transformées en graines de vie, de paix, de liberté, de réconciliation, pour le monde et pour l’Algérie en particulier… ! ( 27 janvier 1996, deux mois avant l'enlévement, lettre à des amis.)

Graines de vie, de paix ...

Frère Célestin

Le mystère du Christ

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Le mystère du Christ est tellement immense, qu'on a bien le droit d'accorder une préférence à tel ou tel aspect de sa vie, grâce à l'analyse et la méditation que l'on a fait soi-même, et avec d'autres ! – N’était-ce pas un des appels urgents que le concile Vatican II adressait aux prêtres et aux chrétiens ? une Eglise dans le monde, bien incarnée, et non à côté, avec des privilèges et des pouvoirs !...

Pour ma part, donc, je vous avoue être de plus en plus impressionné par le mystère du Christ dans son Incarnation, Lui, l'égal de Dieu n'a pas utilisé ses privilèges de Fils de Dieu, il est devenu en tout l'égal des hommes; et ce n'est qu'au cœur d'une longue incarnation, d'un long enfouissement, jusqu`au bout du don total que peut faire un homme, qu'il reçoit de Dieu l'Esprit de vie pour lui et pour tous ses frères.

Le mystère du Christ

Frère Célestin

Je n'ai pas voulu être un prêtre

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Je n'ai pas voulu être un prêtre qui au nom de sa théologie en chambre parle de Dieu à ses frères humains… ! – Mais, par contre, il y avait chez moi, et il y a encore, un besoin profond, un besoin impérieux, d'amour toujours plus vrai, une nécessité d'être avec (et non à côté) les hommes mes frères, en égalité.

Mieux encore, tous ensemble, croyants et incroyants, pratiquants ou non, au cœur d'une vie partagée au long des jours, lentement, progressivement, chercher, rechercher, quel Esprit nous anime, pour continuer les uns avec les autres, concrètement, sur le tas, localement et ailleurs, à construire le monde dans un meilleur esprit de partage, au lieu de rêver dans les nuages l'unité, l'universalité ! ...( mai 1976 alors qu'il quitte la paroisse et devient "éducateur de rues" à Nantes)

Je n'ai pas voulu être un prêtre

Frère Célestin

Merci pour votre charité

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Merci pour votre charité, sollicitude, prière…, d'être près de nous, près de notre Église…, etc.

...Pour le moment le Seigneur me donne d'être là avec les frères, paisiblement… et, en ces temps difficiles, je reste émerveillé devant le don de Dieu, de vivre ma vie monastique (bien pauvrement) ici, avec ces dimanches, solennités, fêtes … et remarque qu'à chaque réflexion communautaire jamais la parole de Dieu - celle du jour même - ne m'a autant parlé pour poursuivre ma route … comme il y a dix ans lorsque je projetais de venir ici. Puissé-je toujours avoir un cœur prêt à l'accueillir.

Continuez de prier pour nous, car le plus dur sera dans l'avenir… (lettre à l'abbaye de Bellefontaine,1985)

Merci pour votre charité

Frère Michel

Bientôt un an...

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Bientôt 1 an dans la maison de l'Islam... L'Église ici a vécu plus d'événements douloureux que joyeux apparemment, et en même temps nous sommes témoins d'autre chose… et là, faut-il parler du mystère de l'Église ? du mystère du peuple de Dieu ? en tous cas sûrement du mystère de Dieu, d'un dessein de Dieu dans la maison de l'Islam … où le silence, la prière vaut mieux que le partage - surtout l'émerveillement comme Jésus sous l'action de l'Esprit : " Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux habiles et de l'avoir révélé aux tous petits. Oui, Père c'est ainsi que tu en as disposé dans Ta bienveillance…" Et le Prophète dit : " Seigneur, accrois mon émerveillement devant Toi." (lettre à un cousin, août 1985)

Bientôt un an...

Frère Michel

C'est dans l'insignifiance de sa vie

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C'est dans l'insignifiance de sa vie que le moine se veut et qu'il se sait "SIGNE". ( juin 1974, "l'Invincible Espérance" p.24)


Je sais n’avoir que ce petit jour d’aujourd’hui à donner à Celui qui m’appelle pour TOUT JOUR mais comment lui dire oui pour toujours si je ne lui donne pas ce petit jour-ci… Dieu a mille ans pour faire un jour ; je n’ai qu’un seul jour pour faire de l’éternel, c’est aujourd’hui ! (Chapitre du 30 janvier 1990)


Notre mort est incluse dans le don, elle ne nous appartient pas, et donc elle ne peut être risquée que dans le même climat d’Évangile que tous nos autres instants offerts à Dieu au sein de cette communauté monastique à laquelle nous sommes liés d’amour à la vie à la mort ou encore pour le meilleur et l’au-delà du moins bon.

C'est dans l'insignifiance de sa vie

Frère Christian

Seule la charité

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"Seule la charité peut nous révéler le "bon angle" des choses et des événements... de tous ces petits "signes des temps" dont la vocation unique est de murmurer Dieu." (juin 1974, "l'Invincible Espèrance",p.25.)


"Aller vers l'autre et aller vers Dieu, c'est tout un, et je ne peux m'en passer, il y faut la même gratuité" (septembre 1989, "Sept vies pour Dieu et l'Algérie", p.34)


"Dans notre vie, il y a toujours un enfant à mettre au monde, l'enfant de Dieu que nous sommes " ( 8 mars 1996 - "Sept vies pour Dieu et l'Algérie" p.206)

Seule la charité

Frère Christian

Jusqu'au bout, Jésus a été vivant

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Jusqu’au bout, Jésus a été un vivant. Notre existence : celle de moines. Nous sommes dans des conditions qui nous convertissent et cela nous conduit vers des raisons plus profondes de rester, une façon plus vraie et plus dépouillée. (Août 1993)

Jusqu'au bout, Jésus a été vivant

Frère Christophe

Ma présence ici

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Ma présence ici n’est pas nécessaire mais peut être utile. Le 31 janvier 96, j’aurai 82 ans, je suis malade, cœur et poumons, mais tant qu’il reste un peu de jour, dans un contexte difficile, je me dois aux autres – aussi je ne peux quitter Tibhirine. « Que ton règne vienne ». Il ne faut pas rechercher ce qui est « sien ». (lettre du 4 12 95)


Parce qu’elle est une rencontre avec Dieu, la mort ne peut être l’objet de terreur. La mort c’est Dieu. (Lettre du 28 05 95)


Perdre sa vie : le Christ n’existe pas pour lui-même et c’est pour cela que nous trouvons notre salut en existant pour lui ; c’est-à-dire pour ses frères qui sont aussi les nôtres. (8 mars 1994)

Ma présence ici

Frère Luc

Dieu aime ses enfants

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Dieu aime ses enfants avec infiniment de respect. C’est pourquoi il les veut libres. Dieu a respecté la liberté de l’homme jusqu’à lui laisser la possibilité de le mettre à mort lorsqu’il s’est fait un des leurs. L’amour ne peut être que la rencontre de deux libertés. Il n’y a pas d’amour dans la contrainte. Dieu sait que notre bonheur ne peut être qu’en Lui, mais il ne peut nous l’imposer. Non seulement il ne le veut pas, mais il en est incapable sinon il ne serait plus ce qu’il est. Il ne serait plus qu’amour. Dieu ne fait que nous proposer son amour. Notre seule action c’est de l’accepter librement, de nous laisser aimer en nous remettant entièrement à lui. Et c’est ainsi qu’il veut que nous aimions: « aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé. (Tibhirine, 2ème semestre 1990, lettre à sa soeur Bernadette)

Dieu aime ses enfants

Frère Paul

Priants parmi d'autres priants

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La première fois qu’une communauté soufie du voisinage a demandé à nous rencontrer – c’était à Noël 1979 – son porte-parole avait bien pris soin de préciser que c’était pour un partage de prière qu’ils désiraient nous retrouver. « Il nous faut laisser Dieu inventer entre nous quelque chose de nouveau. Cela ne peut se faire que dans la prière. » Cette expérience m’aide à ne pas figer le musulman dans l’idée que je m’en fais. (1993)


Priants parmi d’autres priants, c’est ainsi que notre petite communauté monastique, « épave » cistercienne dans un océan d’islam, parvenait à se définir dans l’Algérie indépendante de 1975, alors même que nous avions, semblait-il, huit jours pour quitter les lieux… où nous sommes toujours. (1989)

Priants parmi d'autres priants

Frère Christian

L’islam est né au désert

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L’islam est né au désert, comme le monachisme. Il en porte une marque indélibile. Le prophète resta lui-même « enclin à la méditation et au silence ». Et la vie rituelle tend à situer le croyant « seul avec le Seul », même à Mekka quand les pèlerins se présentent par centaines de milliers. Le muezzin qui appelle à la prière s’exprime en solitaire : « Je témoigne… » (Ashhadu). De plus, au sein de l’islam comme dans le christianisme, s’entretient la conscience de n’être, comme Abraham, « qu’étrangers et voyageurs sur la terre… faits pour aspirer à une autre patrie » (He 11,13ss) à laquelle conduisent tous les chemins de désert. (septembre 1989)

L’islam est né au désert

Frère Christian

Donner sa vie pour Dieu

Pas de traduction pour ce texte.

Donner sa vie par amour pour Dieu, à l’avance, sans condition, c’est ce que nous avons fait... ou du moins ce que nous avons cru faire. Nous n’avons pas demandé alors ni pour quoi, ni comment. Nous nous en remettions à Dieu de l’emploi de ce don, de sa destination jour après jour, jusqu’à l’ultime [...] Nous voici ramenés au témoignage de Jésus, à son martyre : Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis (Homélie pour le Jeudi saint 1994)

Donner sa vie pour Dieu

Frère Christian

Le martyr de l'Espérance

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Il me semble que nous recevons là aujourd’hui, comme un surcroît d’appel pour ce « martyre » qui nous est destiné, celui de L’ESPÉRANCE. Oh ! Il n’est ni glorieux, ni brillant. Il s’ajuste exactement à toutes les dimensions du quotidien. Il définit depuis toujours l’état monastique : le pas à pas, le goutte à goutte, le mot à mot, le coude à coude... et c’est cela qu’il faut recommencer, en vie régulière, chaque matin, encore dans la nuit, et cela qu’il faut continuer de ruminer, de corriger, de discerner, d’attendre surtout [...] Et notre « Galilée » à nous, là où nous avons choisi de le suivre, puisque partout, désormais, il est DEVANT, c’est donc ce pays d’Algérie, dans son aujourd’hui pascal. Seule l’espérance peut nous y maintenir à notre place.

Le martyr de l'Espérance

Frère Christian

Dans la situation de Marie

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J’imagine assez bien que nous sommes dans cette situation de Marie qui va voir sa cousine Elisabeth et qui porte en elle un secret vivant qui est encore celui que nous pouvons porter nous-mêmes, une Bonne Nouvelle vivante. Elle l’a reçue d’un ange. C’est son secret et c’est aussi le secret de Dieu. Et elle ne doit pas savoir comment s’y prendre pour livrer ce secret. Va-t-elle dire quelque chose à Elisabeth ? Peut-elle le dire ? Comment le dire ? Comment s’y prendre ? Faut-il le cacher ? Et pourtant, tout en elle déborde, mais elle ne sait pas. D’abord c’est le secret de Dieu.

Dans la situation de Marie

Frère Christian

Vivre dans la maison de l'Islam

Pas de traduction pour ce texte.

Il me paraît que vivre dans la « maison de l’islam », c’est sentir concrètement la difficulté, et donc l’urgence plus grande, de ces nouveautés de l’Evangile que l’Eglise n’a extraites de son trésor qu’assez récemment : non-violence pratique, urgence de la justice sociale, liberté religieuse, spiritualité du dialogue, respect de la différence, sans oublier la solidarité avec les plus pauvres, toujours à réinventer. (septembre 1989)

 

Tant qu’il y aura une douleur à partager dans le monde, vous serez là, compagnons de la nuit et du doute, de la veille et des larmes. L’aurore se lèvera pour les autres ; pour vous, elle sera encore prématurée tant qu’il y aura un enfant dans le coma, et des parents effondrés pour qui le temps s’est arrêté au chevet d’un être déjà absent. (1977)

Vivre dans la maison de l'Islam

Frère Christian

Je suis à Lui

Pas de traduction pour ce texte.

Car enfin mes amis

il faut qu’entre nous

cela

soit bien clair

je suis à lui

et sur ses pas je vais

vers ma pleine vérité

pascale ("Aime jusqu'au bout du feu")

Je suis à Lui

Frère Christophe

Devenir serviteur

Pas de traduction pour ce texte.

Je te demande en ce jour

la grâce de devenir serviteur

et de donner ma vie

ici

en rançon pour la PAIX

en rançon pour la VIE

Jésus attire-moi

en ta JOIE

d’amour crucifié ("Aime jusqu'au bout du feu")

Devenir serviteur

Frère Christophe

Ce Noël ne fut pas comme les autres

Pas de traduction pour ce texte.

Ce Noël ne fut pas comme les autres [...] Il y avait nous, chacun ; et les événements qui nous ont immensément rapprochés, n’ont rien gommé des différences. Le matin nous avions convenu qu’il serait idiot de faire bloc. Chacun a vécu ces choses graves. Chacun les interprète. Chacun tâche de les assumer. Et puis, il y a aussi ce « nous » qui chemine, progresse en grâce et en sagesse (!?!). On est déplacé, conduit là où on n’aurait jamais pu aller malgré toute notre religion... Il est grand le mystère de la Foi... de la fidélité plus tendre. Oui, je suis bien ému d’être membre de ce corps, sans éclat ni belle apparence [...] MOINES, on est en train de le devenir un peu plus en vérité, selon l’évangile de notre Seigneur Jésus-Christ. (Relation de frère Christophe, janvier 1994)

Ce Noël ne fut pas comme les autres

Frère Christophe

Amour en Croix

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L'office. Les mots des psaumes résistent, font corps avec la situation de violence, d'angoisse, de mensonge et d'injustice. Oui, il y a des ennemis. On ne peut pas nous contraindre à dire trop vite qu'on les aime sans faire injure à la mémoire des victimes dont chaque jour le nombre s'accroît. Dieu Saint. Dieu Fort. Viens à notre aide. Vite. Au secours. Et puis on reçoit des mots d'encouragement, de consolation, des mots qui font espérer et c'est là que lire l'Ecriture c'est vital. Il y a du sens : il est à recevoir, à reconnaître. A reconnaître : toi qui viens. Et nous voici chargés de ce sens. Il s'accomplit : Amour en Croix.

Amour en Croix

Frère Christophe

Ton "Je t'aime"

Pas de traduction pour ce texte.

Aujourd’hui, j’entends au fond de moi ton bonheur d’être en moi : Toi, l’Aimé de l’Amour. L’expérience si pauvre – et dérisoire à en pleurer ou à en rire – de cet étudiant tourangeau disant « je t’aime » sans que nulle réponse ne vienne. C’est ton « je t’aime » m’attirant dans la réciprocité du Don. Ta liberté, Jésus, est liberté d’allure : là où je vais après nous y sommes : il s’agit de le suivre.


Puisqu’il te suffit d’un rien que oui pour faire l’impossible ici s’il te plaît prends moi.

Ton "Je t'aime"

Frère Christophe

Ta ressemblance m'attire

Pas de traduction pour ce texte.

…ta ressemblance m’attire

dedans ta pâque je me suis glissé

et me laisse prendre entièrement à ta vie

ta résurrection m’envahit

par toi s’actualise le don

et tout s’éternise en joie…


Marie nous appelle dans le Verbe

et dans l'Esprit nous laisser aller

Dans la Joie du DON

Vers le Père

Vers nos Frères

Ta ressemblance m'attire

Frère Christophe

Puits que rien n'épuise

Pas de traduction pour ce texte.

C’est toi qui donne forme d’amour à mon existence. Ton je t’aime un jour m’est apparu. Je ne m’en suis pas remis. Je reste au bord de ce « puits que rien n’épuise ». Epuisé. Un jour de Toussaint, j’ai signé sur la feuille officielle ton Je t’aime. Ce qui a lieu ici, c’est une histoire cachée, c’est jeu d’amour ou rien du tout... (12 août 1993)

        

Quand ton corps s’en prend à ma vie.
Quand ton sang y met le feu.

Mon cœur me monte au visage.

Puits que rien n'épuise

Frère Christophe

Après la visite de Noël

Pas de traduction pour ce texte.

Après la visite de Noël, il m’a fallu quinze jours, trois semaines, pour revenir de ma propre mort. On accepte très vite la mort, ne vous inquiétez pas, mais pour reprendre pied ensuite, on met du temps. Après, je me suis dit : ces gens-là, ce type-là avec qui j’ai eu ce dialogue tellement tendu, quelle prière je peux faire pour lui ? Je ne peux demander au Bon Dieu : tue-le. Mais je peux demander : désarme-le. Après je me suis dit : ai-je le droit de demander : désarme-le, si je ne commence pas par demander : désarme-moi et désarme-nous en communauté. C’est ma prière quotidienne, je vous la confie tout simplement. (8 mars 1996)

Après la visite de Noël

Frère Christian

Le pèlerinage continue

Pas de traduction pour ce texte.

Avant que le Seigneur ne me rappelle à Lui, je demande que la Paix s’installe dans ce pays, que j’ai bien aimé et où j’ai passé plus de quarante-sept ans de ma vie. A notre âge, nous nous retournons vers le passé, et nous comprenons le sens de notre pèlerinage sur cette terre. Dans les souffrances du corps et la douleur de l’âme et les échecs, Dieu nous a conduits par la main. Le pèlerinage continue. Devant nous le Christ portant sa croix nous montre le chemin et au terminus brille la lumière pascale de la Résurrection. (10 octobre 1993)

Le pèlerinage continue

Frère Luc

Que le Seigneur me garde dans la joie

Pas de traduction pour ce texte.

Priez pour moi afin que le Seigneur me garde dans la joie. A nouveau notre région est plongée dans les horreurs de la violence. Dieu ne veut pas le malheur. Il se trouve avec les victimes. Dieu avec nous. Je peux poursuivre mon activité. J’ignore quand et comment tout cela finira. Priez pour moi. (15 mars 1996)

 

Ici, la situation est devenue inquiétante, peut-être sera-t-elle pour l’avenir dangereuse... La mort... ce serait un témoignage rendu à l’absolu de Dieu. (Lettre du 17 novembre 1993)

Que le Seigneur me garde dans la joie

Frère Luc

Nous cheminons avec le Seigneur

Pas de traduction pour ce texte.

Aussi longtemps que nous faisons de notre vie un but en soi, ne subsiste aucune raison de vivre, car tout se termine par la mort. C’est dans le Christ que nous découvrons le sens profond de notre vie. Ce que Dieu demande est que nous Lui fassions confiance à Lui et au Christ. (Lettre de janvier 1994)

 

Ici, c’est la confusion et la violence. Nous sommes dans une situation à risques mais nous persistons dans la foi et la confiance en Dieu. Nous cheminons avec le Seigneur. Il nous indique le chemin, c’est par la pauvreté, l’échec et la mort que nous allons vers Dieu ( lettre d’avril 1994).

Nous cheminons avec le Seigneur

Frère Luc

Comme un oiseau sur la branche

Pas de traduction pour ce texte.

Merci de nous suivre par la pensée, au milieu des événements d’Algérie. Une religieuse et un religieux ont été assassinés. Pas de trêve pour la violence. Nous sommes comme l’oiseau sur la branche, prêts à nous envoler vers d’autres cieux ! Des cieux nouveaux et une terre nouvelle. Partout où nous allons, partout où nous sommes, Dieu nous accompagne. Dieu n’est pas contre nous mais avec nous. Quand nous débarquerons de cette planète, encore tout plongés dans nos préoccupations terrestres, nous n’aurons pas peur, car en franchissant le seuil angoissant de la mort, nous trouverons le Christ qui nous introduira dans la maison du Père. (Lettre du 25 mai 1994)

Comme un oiseau sur la branche

Frère Luc

Martyr, c’est un mot tellement ambigu

Pas de traduction pour ce texte.

Martyr, c’est un mot tellement ambigu ici... S’il nous arrive quelque chose – je ne le souhaite pas – nous voulons le vivre ici en solidarité avec tous ces algériens (algériennes) qui ont déjà payé de leur vie, seulement solidaires de tous ces inconnus, innocents... Il me semble que celui qui nous aide aujourd’hui à tenir, c’est celui qui nous a appelés... J’en reste profondément émerveillé : Celui qui nous affermit  avec vous (peuple algérien) en Christ et qui nous donne l’onction : c’est Dieu. (Lettre à un moine)

Martyr, c’est un mot tellement ambigu

Frère Michel

Jusqu'où aller...

Pas de traduction pour ce texte.

Jusqu'où aller pour sauver sa peau sans risquer de perdre la vie. Un seul connaît le jour et l'heure de notre libération en lui... Soyons disponibles pour qu'il puisse agir en nous, par la prière et la présence aimante à tous nos frères.


Que restera-t-il dans quelques mois de l’Église d’Algérie, de sa visibilité, de ses structures, des personnes qui la composent ? Peu, très peu vraisemblablement. Pourtant je crois que la Bonne Nouvelle est semée, le grain germe [...]. L’Esprit est à l’œuvre, il travaille en profondeur dans le cœur des hommes. Soyons disponibles pour qu’il puisse agir en nous par la prière et la présence aimante à tous nos frères. (Lettre du 11 janvier 1995)

Jusqu'où aller...

Frère Paul

"Me voici devant Vous, ô mon Dieu"

Pas de traduction pour ce texte.

... Me voici, riche de misère et de pauvreté, et d’une lâcheté sans nom. Me voici devant Vous qui n’êtes qu’Amour et Miséricorde. Devant Vous, mais par votre seule grâce, m’y voilà tout entier, avec tout mon esprit, tout mon cœur, toute ma volonté» . (Tibhirine, 21/03/90, jour de sa profession solennelle)

 

"Me voici devant Vous, ô mon Dieu"

Frère Bruno

Etre des "Veilleurs"

Pas de traduction pour ce texte.

« Depuis le mois de Janvier, nous accueillons l’un ou l’autre de mes frères qui demeurent en Algérie. Ils viennent pour un temps, pour concrétiser le lien qui existe entre nos deux communautés, et pour trouver un peu de répit dans la grande tension qu’ils connaissent. Notre Prieur (Christian) est venu célébrer la Semaine Sainte et la fête de Pâques avec nous… Célébrer la Résurrection du Christ en cette terre, en cette ville, c’est évidemment un paradoxe, mais nous ressentons alors toute la signification de notre «mission» de priants… Etre des «veilleurs», prenant en notre prière toutes les joies et les peines du monde…» (Lettre - Fès - 07/05/95)

 

Etre des "Veilleurs"

Frère Bruno

"Je remercie le Seigneur d'être ici..."

Pas de traduction pour ce texte.

... et en cet état de vie. C’est simple, caché comme la graine enfouie dans le sol qui germera en son temps. Vie de foi et de grande espérance. Ici comme dans le monde entier, Dieu a jeté la semence de son Royaume, mais tout enfantement a ses douleurs… » (Lettre - Fès - 08/01/96)

"Je remercie le Seigneur d'être ici..."

Frère Bruno

Force et sérénité

Pas de traduction pour ce texte.

 « Vous demeurez tous bien présents dans ma prière qui ne connaît ni le temps qui passe, ni l’espace qui sépare… Et pour chacun, chacune de vous, que le Seigneur vous donne jour après jour force et sérénité… » (Lettre à la famille - deux jours avant l’enlèvement - Tibhirine - 24/03/1996)

Force et sérénité

Frère Bruno