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Bienvenue sur le site dédié aux moines de Tibhirine

Le 21 mai 1996, sept moines trappistes étaient assassinés en Algérie. Leur mort a soulevé l’émotion de la communauté internationale. Le testament spirituel de frère Christian de Chergé résonne aujourd’hui comme l’un des grands textes du XXème siècle. Cette petite communauté de l’Atlas vivant en proximité avec ses voisins algériens est allée jusqu’au bout de l’amitié et de la fidélité à une vie monastique plantée en terre d’Islam. Ce qui a fait vivre cette communauté continue d’inspirer bien des hommes et des femmes aujourd’hui, de tous horizons, aspirant à vivre cette fraternité qu’ils ont signée de leurs vies. Sous l'égide de "l'Association des écrits des 7", regroupant les familles, les amis et l'Ordre Cistercien de la Stricte Observance, ce site voudrait aujourd’hui leur rendre hommage et permettre de faire connaître leurs écrits et leur actualité à travers les événements, les créations artistiques, les publications, l'approfondissement spirituel et la méditation…

À découvrir

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JANVIER 2020 :

Merci de ces nouvelles qui font chaud au coeur. On sent, au travers de votre action, que l'esprit de Tibhirine dépasse largement les murs du monastère pour s'intéresser et venir en aide à de grandes détresses.

 

FEVRIER 2018 :

  • Lettre de Frère D. :
J’ai vécu 3 ans à El Biar, Alger, nous étions 12 Frères des Ecoles Chrétiennes à St Joseph !
Nous avions 1300 jeunes à l’école et au collège.
Nous étions très liés à Tibhirine et au Frère Luc qui venait chez nous dès qu’il avait un malade à l’hôpital d’Alger.
Nous avons quitté en 1976.
Je verse ma modeste obole pour l’œuvre.
Bien fraternellement !
 
 

JANVIER 2018 :

  • Lettre du 24 janvier
C’est une heureuse surprise de retrouver les Amis de Tibhirine et d’avoir des nouvelles. Vous avez pu étendre les aides à d’autres missions et je vous fais totalement confiance : l’esprit des Frères continue à éclairer vos choix.
Si la Béatification est célébrée, vous ferez sûrement un nouvel appel aux dons car il est facilement imaginable que l’Eglise d’Algérie ne pourra pas à elle seule assurer le coût de cette fête. Permettez-moi de vous souhaiter une année lumineuse et sainte.
Bien avec vous en communion.

 

DECEMBRE 2017 :

  • Lettre du 24 décembre :
Chers amis de Tibhirine,
Je viens de relire votre lettre d’il y a un an. J’espère sincèrement que les membres du Chemin Neuf qui sont à Tibhirine tiennent le coup et assurent une présence de service et de prière dans ce lieu si cher à beaucoup d’entre nous. Je souhaite aussi que le Père Jean Marie Lassausse tienne le coup et soit toujours la cheville ouvrière de votre communauté. … Je vous suis unie par la prière et l’affection. Que Dieu vous garde et vous aide pour obtenir ces fameux visas et dans vos déplacements. Je vous envoie mon amitié et vous assure de mes prières. Merci d’avance des nouvelles que vous enverrez. Sœur de la Charité

 

DECEMBRE 2014 :

  • Lettre de l’Aude :
JOIE ET PAIX
à vous tous à l’approche de Noël.
De tout cœur avec votre belle action.

 

NOVEMBRE 2014 :

  • Chers Amis,
Nous sommes toujours très heureux de recevoir des nouvelles de Tibhirine. Quelle joie de voir tous vos beaux projets se réaliser. Bravo à vous tous de les mener au bout et de pouvoir soutenir la population qui vous entoure. Tibhirine reste un haut lieu et aussi dans notre cœur, ...
Nous restons unis à vous par la prière dans le Cœur de Jésus et de Marie".

 

OCTOBRE 2013 :

  • Lettre du 15/10/2013 :
Merci pour ce que vous faites pour ce lieu qui m’a laissé un souvenir profond. Je ne peux pas vous aider davantage car je pars pour trois mois de bénévolat à Jérusalem où il y a aussi beaucoup de frères à secourir Très fraternellement.
  •  Lettre d’une Sœur de Charité :
Merci pour votre service, votre travail et ce bel envoi de nouvelles. Union de prières

 

DECEMBRE 2012 :

  • Lettre des Yvelines :
Chers Amis de Tibhirine,
Le monde actuel a un grand message à recevoir : « Que la Paix soit avec vous ! ». Puisse Tibhirine demeurer, plus que jamais, ce signe de fraternité par-delà la différence. La prière et le travail ont été au cœur du partage vécu par les moines avec leurs voisins musulmans. Peut-on rêver que ce partage se poursuive à Tibhirine où convergent tant de pèlerins arrivant par deux chemins de Foi ? Avec mon meilleur souvenir et en union de prière.

 

NOVEMBRE 2012 :

  • Lettre du Tarn :
Il est évident que la Communauté et le lieu du sacrifice des moines de Tibhirine, sacrifice qui a connu un retentissement mondial, doit perdurer. Vous devez avoir beaucoup d'amis qui partagent cet avis et nous rejoignons pour la 2ème année la communauté invisible mais bien réelle de Tibhirine. Aussi nous sommes heureux de renouveler notre soutien de --- qui vous est bien précieux. Bonne continuation et merci pour les informations. Fraternellement.

 

OCTOBRE 2012 :

  • Lettre de Reims :
Chers Amis,
Merci pour les nouvelles de Tibhirine. Je lis actuellement « L’esprit de Tibhirine » avec le témoignage de Frère Jean-Pierre ! Je retrouve ce que j’ai vécu entre 1973 et 1976 ! Frère Luc venait souvent chez nous à St Joseph d’El Biar ! Nous allions souvent à Tibhirine. Bon succès à tous les projets que nous portons dans la prière Bien sincèrement. NB : 1 CCP avec ma modeste obole
  • Lettre d’Eure et Loir
Merci de la lettre annuelle que j'attendais pour avoir des nouvelles de Tibhirine. Je prie tous les jours les Frères Martyrs, et pense au Père Lassausse. Recevez mes meilleurs sentiments.

 

 DECEMBRE 2011 :

  • Lettre de Versailles :
Chers Amis,
 Bravo pour cette présence active maintenue à Tibhirine, signe d’une autre Présence dont on sent que le monde a tant besoin et que chrétiens et musulmans peuvent ensembles rendre plus visible. Récemment je suis allé à… [à l’abbaye de Belloc et à Pau] et à… pour témoigner, avec un ami musulman de la dimension spirituelle du dialogue entre Chrétien et Musulman. Tout naturellement il me semble que le chèque qui m’a été remis avait sa place à Tibhirine ! Avec toute mon amitié et en union de prière pour que demeure l’Espérance.

 

  • Lettre du Havre :
Monsieur,
Je viens de lire le livre de Jean Marie Lassausse « le jardinier de Tibhirine ». J’ai été ému par l’œuvre qu’il entreprend. Comme les sept Frères assassinés, il maintient la flamme d’une présence chrétienne en terre d’islam. C’est, bien sûr, sur le plan spirituel que l’essentiel se fait. Mais une contribution matérielle pourra l’aider : ci-joint donc un chèque. Avec mes sentiments fraternels.

 

NOVEMBRE 2011 :

  • Lettre d’Eure et Loire :
Cher Frère,
C’est avec émotion que j’ai lu et relu, la lettre de Tibhirine, merci beaucoup.
J’ai été heureuse d’avoir des nouvelles du Monastère et du Père Lassausse, de savoir que des algériens musulmans viennent se recueillir sur les lieux … que la vie des habitants du village, s’est améliorée avec le gaz.
Je fais connaitre la lettre à mes amies et vous adresse mes meilleurs sentiments. MC.
  • Lettre d’Italie

Quelques citations...

Graines de vie, de paix ...

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L’Algérie continue de saigner ! Notre sœur Odette assassinée le 10 Novembre, la 11ème depuis Mai 94 parmi les religieux, religieuses, prêtres !  [il y en aura d’autres !] Continuez de prier avec nous pour que les balles qui ont criblé leur chair soient transformées en graines de vie, de paix, de liberté, de réconciliation, pour le monde et pour l’Algérie en particulier… ! ( 27 janvier 1996, deux mois avant l'enlévement, lettre à des amis.)

Graines de vie, de paix ...

Frère Célestin

Le mystère du Christ

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Le mystère du Christ est tellement immense, qu'on a bien le droit d'accorder une préférence à tel ou tel aspect de sa vie, grâce à l'analyse et la méditation que l'on a fait soi-même, et avec d'autres ! – N’était-ce pas un des appels urgents que le concile Vatican II adressait aux prêtres et aux chrétiens ? une Eglise dans le monde, bien incarnée, et non à côté, avec des privilèges et des pouvoirs !...

Pour ma part, donc, je vous avoue être de plus en plus impressionné par le mystère du Christ dans son Incarnation, Lui, l'égal de Dieu n'a pas utilisé ses privilèges de Fils de Dieu, il est devenu en tout l'égal des hommes; et ce n'est qu'au cœur d'une longue incarnation, d'un long enfouissement, jusqu`au bout du don total que peut faire un homme, qu'il reçoit de Dieu l'Esprit de vie pour lui et pour tous ses frères.

Le mystère du Christ

Frère Célestin

Je n'ai pas voulu être un prêtre

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Je n'ai pas voulu être un prêtre qui au nom de sa théologie en chambre parle de Dieu à ses frères humains… ! – Mais, par contre, il y avait chez moi, et il y a encore, un besoin profond, un besoin impérieux, d'amour toujours plus vrai, une nécessité d'être avec (et non à côté) les hommes mes frères, en égalité.

Mieux encore, tous ensemble, croyants et incroyants, pratiquants ou non, au cœur d'une vie partagée au long des jours, lentement, progressivement, chercher, rechercher, quel Esprit nous anime, pour continuer les uns avec les autres, concrètement, sur le tas, localement et ailleurs, à construire le monde dans un meilleur esprit de partage, au lieu de rêver dans les nuages l'unité, l'universalité ! ...( mai 1976 alors qu'il quitte la paroisse et devient "éducateur de rues" à Nantes)

Je n'ai pas voulu être un prêtre

Frère Célestin

Merci pour votre charité

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Merci pour votre charité, sollicitude, prière…, d'être près de nous, près de notre Église…, etc.

...Pour le moment le Seigneur me donne d'être là avec les frères, paisiblement… et, en ces temps difficiles, je reste émerveillé devant le don de Dieu, de vivre ma vie monastique (bien pauvrement) ici, avec ces dimanches, solennités, fêtes … et remarque qu'à chaque réflexion communautaire jamais la parole de Dieu - celle du jour même - ne m'a autant parlé pour poursuivre ma route … comme il y a dix ans lorsque je projetais de venir ici. Puissé-je toujours avoir un cœur prêt à l'accueillir.

Continuez de prier pour nous, car le plus dur sera dans l'avenir… (lettre à l'abbaye de Bellefontaine,1985)

Merci pour votre charité

Frère Michel

Bientôt un an...

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Bientôt 1 an dans la maison de l'Islam... L'Église ici a vécu plus d'événements douloureux que joyeux apparemment, et en même temps nous sommes témoins d'autre chose… et là, faut-il parler du mystère de l'Église ? du mystère du peuple de Dieu ? en tous cas sûrement du mystère de Dieu, d'un dessein de Dieu dans la maison de l'Islam … où le silence, la prière vaut mieux que le partage - surtout l'émerveillement comme Jésus sous l'action de l'Esprit : " Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux habiles et de l'avoir révélé aux tous petits. Oui, Père c'est ainsi que tu en as disposé dans Ta bienveillance…" Et le Prophète dit : " Seigneur, accrois mon émerveillement devant Toi." (lettre à un cousin, août 1985)

Bientôt un an...

Frère Michel

C'est dans l'insignifiance de sa vie

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C'est dans l'insignifiance de sa vie que le moine se veut et qu'il se sait "SIGNE". ( juin 1974, "l'Invincible Espérance" p.24)


Je sais n’avoir que ce petit jour d’aujourd’hui à donner à Celui qui m’appelle pour TOUT JOUR mais comment lui dire oui pour toujours si je ne lui donne pas ce petit jour-ci… Dieu a mille ans pour faire un jour ; je n’ai qu’un seul jour pour faire de l’éternel, c’est aujourd’hui ! (Chapitre du 30 janvier 1990)


Notre mort est incluse dans le don, elle ne nous appartient pas, et donc elle ne peut être risquée que dans le même climat d’Évangile que tous nos autres instants offerts à Dieu au sein de cette communauté monastique à laquelle nous sommes liés d’amour à la vie à la mort ou encore pour le meilleur et l’au-delà du moins bon.

C'est dans l'insignifiance de sa vie

Frère Christian

Seule la charité

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"Seule la charité peut nous révéler le "bon angle" des choses et des événements... de tous ces petits "signes des temps" dont la vocation unique est de murmurer Dieu." (juin 1974, "l'Invincible Espèrance",p.25.)


"Aller vers l'autre et aller vers Dieu, c'est tout un, et je ne peux m'en passer, il y faut la même gratuité" (septembre 1989, "Sept vies pour Dieu et l'Algérie", p.34)


"Dans notre vie, il y a toujours un enfant à mettre au monde, l'enfant de Dieu que nous sommes " ( 8 mars 1996 - "Sept vies pour Dieu et l'Algérie" p.206)

Seule la charité

Frère Christian

Jusqu'au bout, Jésus a été vivant

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Jusqu’au bout, Jésus a été un vivant. Notre existence : celle de moines. Nous sommes dans des conditions qui nous convertissent et cela nous conduit vers des raisons plus profondes de rester, une façon plus vraie et plus dépouillée. (Août 1993)

Jusqu'au bout, Jésus a été vivant

Frère Christophe

Ma présence ici

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Ma présence ici n’est pas nécessaire mais peut être utile. Le 31 janvier 96, j’aurai 82 ans, je suis malade, cœur et poumons, mais tant qu’il reste un peu de jour, dans un contexte difficile, je me dois aux autres – aussi je ne peux quitter Tibhirine. « Que ton règne vienne ». Il ne faut pas rechercher ce qui est « sien ». (lettre du 4 12 95)


Parce qu’elle est une rencontre avec Dieu, la mort ne peut être l’objet de terreur. La mort c’est Dieu. (Lettre du 28 05 95)


Perdre sa vie : le Christ n’existe pas pour lui-même et c’est pour cela que nous trouvons notre salut en existant pour lui ; c’est-à-dire pour ses frères qui sont aussi les nôtres. (8 mars 1994)

Ma présence ici

Frère Luc

Dieu aime ses enfants

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Dieu aime ses enfants avec infiniment de respect. C’est pourquoi il les veut libres. Dieu a respecté la liberté de l’homme jusqu’à lui laisser la possibilité de le mettre à mort lorsqu’il s’est fait un des leurs. L’amour ne peut être que la rencontre de deux libertés. Il n’y a pas d’amour dans la contrainte. Dieu sait que notre bonheur ne peut être qu’en Lui, mais il ne peut nous l’imposer. Non seulement il ne le veut pas, mais il en est incapable sinon il ne serait plus ce qu’il est. Il ne serait plus qu’amour. Dieu ne fait que nous proposer son amour. Notre seule action c’est de l’accepter librement, de nous laisser aimer en nous remettant entièrement à lui. Et c’est ainsi qu’il veut que nous aimions: « aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé. (Tibhirine, 2ème semestre 1990, lettre à sa soeur Bernadette)

Dieu aime ses enfants

Frère Paul

Priants parmi d'autres priants

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La première fois qu’une communauté soufie du voisinage a demandé à nous rencontrer – c’était à Noël 1979 – son porte-parole avait bien pris soin de préciser que c’était pour un partage de prière qu’ils désiraient nous retrouver. « Il nous faut laisser Dieu inventer entre nous quelque chose de nouveau. Cela ne peut se faire que dans la prière. » Cette expérience m’aide à ne pas figer le musulman dans l’idée que je m’en fais. (1993)


Priants parmi d’autres priants, c’est ainsi que notre petite communauté monastique, « épave » cistercienne dans un océan d’islam, parvenait à se définir dans l’Algérie indépendante de 1975, alors même que nous avions, semblait-il, huit jours pour quitter les lieux… où nous sommes toujours. (1989)

Priants parmi d'autres priants

Frère Christian

L’islam est né au désert

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L’islam est né au désert, comme le monachisme. Il en porte une marque indélibile. Le prophète resta lui-même « enclin à la méditation et au silence ». Et la vie rituelle tend à situer le croyant « seul avec le Seul », même à Mekka quand les pèlerins se présentent par centaines de milliers. Le muezzin qui appelle à la prière s’exprime en solitaire : « Je témoigne… » (Ashhadu). De plus, au sein de l’islam comme dans le christianisme, s’entretient la conscience de n’être, comme Abraham, « qu’étrangers et voyageurs sur la terre… faits pour aspirer à une autre patrie » (He 11,13ss) à laquelle conduisent tous les chemins de désert. (septembre 1989)

L’islam est né au désert

Frère Christian

Donner sa vie pour Dieu

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Donner sa vie par amour pour Dieu, à l’avance, sans condition, c’est ce que nous avons fait... ou du moins ce que nous avons cru faire. Nous n’avons pas demandé alors ni pour quoi, ni comment. Nous nous en remettions à Dieu de l’emploi de ce don, de sa destination jour après jour, jusqu’à l’ultime [...] Nous voici ramenés au témoignage de Jésus, à son martyre : Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis (Homélie pour le Jeudi saint 1994)

Donner sa vie pour Dieu

Frère Christian

Le martyr de l'Espérance

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Il me semble que nous recevons là aujourd’hui, comme un surcroît d’appel pour ce « martyre » qui nous est destiné, celui de L’ESPÉRANCE. Oh ! Il n’est ni glorieux, ni brillant. Il s’ajuste exactement à toutes les dimensions du quotidien. Il définit depuis toujours l’état monastique : le pas à pas, le goutte à goutte, le mot à mot, le coude à coude... et c’est cela qu’il faut recommencer, en vie régulière, chaque matin, encore dans la nuit, et cela qu’il faut continuer de ruminer, de corriger, de discerner, d’attendre surtout [...] Et notre « Galilée » à nous, là où nous avons choisi de le suivre, puisque partout, désormais, il est DEVANT, c’est donc ce pays d’Algérie, dans son aujourd’hui pascal. Seule l’espérance peut nous y maintenir à notre place.

Le martyr de l'Espérance

Frère Christian

Dans la situation de Marie

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J’imagine assez bien que nous sommes dans cette situation de Marie qui va voir sa cousine Elisabeth et qui porte en elle un secret vivant qui est encore celui que nous pouvons porter nous-mêmes, une Bonne Nouvelle vivante. Elle l’a reçue d’un ange. C’est son secret et c’est aussi le secret de Dieu. Et elle ne doit pas savoir comment s’y prendre pour livrer ce secret. Va-t-elle dire quelque chose à Elisabeth ? Peut-elle le dire ? Comment le dire ? Comment s’y prendre ? Faut-il le cacher ? Et pourtant, tout en elle déborde, mais elle ne sait pas. D’abord c’est le secret de Dieu.

Dans la situation de Marie

Frère Christian

Vivre dans la maison de l'Islam

Pas de traduction pour ce texte.

Il me paraît que vivre dans la « maison de l’islam », c’est sentir concrètement la difficulté, et donc l’urgence plus grande, de ces nouveautés de l’Evangile que l’Eglise n’a extraites de son trésor qu’assez récemment : non-violence pratique, urgence de la justice sociale, liberté religieuse, spiritualité du dialogue, respect de la différence, sans oublier la solidarité avec les plus pauvres, toujours à réinventer. (septembre 1989)

 

Tant qu’il y aura une douleur à partager dans le monde, vous serez là, compagnons de la nuit et du doute, de la veille et des larmes. L’aurore se lèvera pour les autres ; pour vous, elle sera encore prématurée tant qu’il y aura un enfant dans le coma, et des parents effondrés pour qui le temps s’est arrêté au chevet d’un être déjà absent. (1977)

Vivre dans la maison de l'Islam

Frère Christian

Je suis à Lui

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Car enfin mes amis

il faut qu’entre nous

cela

soit bien clair

je suis à lui

et sur ses pas je vais

vers ma pleine vérité

pascale ("Aime jusqu'au bout du feu")

Je suis à Lui

Frère Christophe

Devenir serviteur

Pas de traduction pour ce texte.

Je te demande en ce jour

la grâce de devenir serviteur

et de donner ma vie

ici

en rançon pour la PAIX

en rançon pour la VIE

Jésus attire-moi

en ta JOIE

d’amour crucifié ("Aime jusqu'au bout du feu")

Devenir serviteur

Frère Christophe

Ce Noël ne fut pas comme les autres

Pas de traduction pour ce texte.

Ce Noël ne fut pas comme les autres [...] Il y avait nous, chacun ; et les événements qui nous ont immensément rapprochés, n’ont rien gommé des différences. Le matin nous avions convenu qu’il serait idiot de faire bloc. Chacun a vécu ces choses graves. Chacun les interprète. Chacun tâche de les assumer. Et puis, il y a aussi ce « nous » qui chemine, progresse en grâce et en sagesse (!?!). On est déplacé, conduit là où on n’aurait jamais pu aller malgré toute notre religion... Il est grand le mystère de la Foi... de la fidélité plus tendre. Oui, je suis bien ému d’être membre de ce corps, sans éclat ni belle apparence [...] MOINES, on est en train de le devenir un peu plus en vérité, selon l’évangile de notre Seigneur Jésus-Christ. (Relation de frère Christophe, janvier 1994)

Ce Noël ne fut pas comme les autres

Frère Christophe

Amour en Croix

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L'office. Les mots des psaumes résistent, font corps avec la situation de violence, d'angoisse, de mensonge et d'injustice. Oui, il y a des ennemis. On ne peut pas nous contraindre à dire trop vite qu'on les aime sans faire injure à la mémoire des victimes dont chaque jour le nombre s'accroît. Dieu Saint. Dieu Fort. Viens à notre aide. Vite. Au secours. Et puis on reçoit des mots d'encouragement, de consolation, des mots qui font espérer et c'est là que lire l'Ecriture c'est vital. Il y a du sens : il est à recevoir, à reconnaître. A reconnaître : toi qui viens. Et nous voici chargés de ce sens. Il s'accomplit : Amour en Croix.

Amour en Croix

Frère Christophe

Ton "Je t'aime"

Pas de traduction pour ce texte.

Aujourd’hui, j’entends au fond de moi ton bonheur d’être en moi : Toi, l’Aimé de l’Amour. L’expérience si pauvre – et dérisoire à en pleurer ou à en rire – de cet étudiant tourangeau disant « je t’aime » sans que nulle réponse ne vienne. C’est ton « je t’aime » m’attirant dans la réciprocité du Don. Ta liberté, Jésus, est liberté d’allure : là où je vais après nous y sommes : il s’agit de le suivre.


Puisqu’il te suffit d’un rien que oui pour faire l’impossible ici s’il te plaît prends moi.

Ton "Je t'aime"

Frère Christophe

Ta ressemblance m'attire

Pas de traduction pour ce texte.

…ta ressemblance m’attire

dedans ta pâque je me suis glissé

et me laisse prendre entièrement à ta vie

ta résurrection m’envahit

par toi s’actualise le don

et tout s’éternise en joie…


Marie nous appelle dans le Verbe

et dans l'Esprit nous laisser aller

Dans la Joie du DON

Vers le Père

Vers nos Frères

Ta ressemblance m'attire

Frère Christophe

Puits que rien n'épuise

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C’est toi qui donne forme d’amour à mon existence. Ton je t’aime un jour m’est apparu. Je ne m’en suis pas remis. Je reste au bord de ce « puits que rien n’épuise ». Epuisé. Un jour de Toussaint, j’ai signé sur la feuille officielle ton Je t’aime. Ce qui a lieu ici, c’est une histoire cachée, c’est jeu d’amour ou rien du tout... (12 août 1993)

        

Quand ton corps s’en prend à ma vie.
Quand ton sang y met le feu.

Mon cœur me monte au visage.

Puits que rien n'épuise

Frère Christophe

Après la visite de Noël

Pas de traduction pour ce texte.

Après la visite de Noël, il m’a fallu quinze jours, trois semaines, pour revenir de ma propre mort. On accepte très vite la mort, ne vous inquiétez pas, mais pour reprendre pied ensuite, on met du temps. Après, je me suis dit : ces gens-là, ce type-là avec qui j’ai eu ce dialogue tellement tendu, quelle prière je peux faire pour lui ? Je ne peux demander au Bon Dieu : tue-le. Mais je peux demander : désarme-le. Après je me suis dit : ai-je le droit de demander : désarme-le, si je ne commence pas par demander : désarme-moi et désarme-nous en communauté. C’est ma prière quotidienne, je vous la confie tout simplement. (8 mars 1996)

Après la visite de Noël

Frère Christian

Le pèlerinage continue

Pas de traduction pour ce texte.

Avant que le Seigneur ne me rappelle à Lui, je demande que la Paix s’installe dans ce pays, que j’ai bien aimé et où j’ai passé plus de quarante-sept ans de ma vie. A notre âge, nous nous retournons vers le passé, et nous comprenons le sens de notre pèlerinage sur cette terre. Dans les souffrances du corps et la douleur de l’âme et les échecs, Dieu nous a conduits par la main. Le pèlerinage continue. Devant nous le Christ portant sa croix nous montre le chemin et au terminus brille la lumière pascale de la Résurrection. (10 octobre 1993)

Le pèlerinage continue

Frère Luc

Que le Seigneur me garde dans la joie

Pas de traduction pour ce texte.

Priez pour moi afin que le Seigneur me garde dans la joie. A nouveau notre région est plongée dans les horreurs de la violence. Dieu ne veut pas le malheur. Il se trouve avec les victimes. Dieu avec nous. Je peux poursuivre mon activité. J’ignore quand et comment tout cela finira. Priez pour moi. (15 mars 1996)

 

Ici, la situation est devenue inquiétante, peut-être sera-t-elle pour l’avenir dangereuse... La mort... ce serait un témoignage rendu à l’absolu de Dieu. (Lettre du 17 novembre 1993)

Que le Seigneur me garde dans la joie

Frère Luc

Nous cheminons avec le Seigneur

Pas de traduction pour ce texte.

Aussi longtemps que nous faisons de notre vie un but en soi, ne subsiste aucune raison de vivre, car tout se termine par la mort. C’est dans le Christ que nous découvrons le sens profond de notre vie. Ce que Dieu demande est que nous Lui fassions confiance à Lui et au Christ. (Lettre de janvier 1994)

 

Ici, c’est la confusion et la violence. Nous sommes dans une situation à risques mais nous persistons dans la foi et la confiance en Dieu. Nous cheminons avec le Seigneur. Il nous indique le chemin, c’est par la pauvreté, l’échec et la mort que nous allons vers Dieu ( lettre d’avril 1994).

Nous cheminons avec le Seigneur

Frère Luc

Comme un oiseau sur la branche

Pas de traduction pour ce texte.

Merci de nous suivre par la pensée, au milieu des événements d’Algérie. Une religieuse et un religieux ont été assassinés. Pas de trêve pour la violence. Nous sommes comme l’oiseau sur la branche, prêts à nous envoler vers d’autres cieux ! Des cieux nouveaux et une terre nouvelle. Partout où nous allons, partout où nous sommes, Dieu nous accompagne. Dieu n’est pas contre nous mais avec nous. Quand nous débarquerons de cette planète, encore tout plongés dans nos préoccupations terrestres, nous n’aurons pas peur, car en franchissant le seuil angoissant de la mort, nous trouverons le Christ qui nous introduira dans la maison du Père. (Lettre du 25 mai 1994)

Comme un oiseau sur la branche

Frère Luc

Martyr, c’est un mot tellement ambigu

Pas de traduction pour ce texte.

Martyr, c’est un mot tellement ambigu ici... S’il nous arrive quelque chose – je ne le souhaite pas – nous voulons le vivre ici en solidarité avec tous ces algériens (algériennes) qui ont déjà payé de leur vie, seulement solidaires de tous ces inconnus, innocents... Il me semble que celui qui nous aide aujourd’hui à tenir, c’est celui qui nous a appelés... J’en reste profondément émerveillé : Celui qui nous affermit  avec vous (peuple algérien) en Christ et qui nous donne l’onction : c’est Dieu. (Lettre à un moine)

Martyr, c’est un mot tellement ambigu

Frère Michel

Jusqu'où aller...

Pas de traduction pour ce texte.

Jusqu'où aller pour sauver sa peau sans risquer de perdre la vie. Un seul connaît le jour et l'heure de notre libération en lui... Soyons disponibles pour qu'il puisse agir en nous, par la prière et la présence aimante à tous nos frères.


Que restera-t-il dans quelques mois de l’Église d’Algérie, de sa visibilité, de ses structures, des personnes qui la composent ? Peu, très peu vraisemblablement. Pourtant je crois que la Bonne Nouvelle est semée, le grain germe [...]. L’Esprit est à l’œuvre, il travaille en profondeur dans le cœur des hommes. Soyons disponibles pour qu’il puisse agir en nous par la prière et la présence aimante à tous nos frères. (Lettre du 11 janvier 1995)

Jusqu'où aller...

Frère Paul

"Me voici devant Vous, ô mon Dieu"

Pas de traduction pour ce texte.

... Me voici, riche de misère et de pauvreté, et d’une lâcheté sans nom. Me voici devant Vous qui n’êtes qu’Amour et Miséricorde. Devant Vous, mais par votre seule grâce, m’y voilà tout entier, avec tout mon esprit, tout mon cœur, toute ma volonté» . (Tibhirine, 21/03/90, jour de sa profession solennelle)

 

"Me voici devant Vous, ô mon Dieu"

Frère Bruno

Etre des "Veilleurs"

Pas de traduction pour ce texte.

« Depuis le mois de Janvier, nous accueillons l’un ou l’autre de mes frères qui demeurent en Algérie. Ils viennent pour un temps, pour concrétiser le lien qui existe entre nos deux communautés, et pour trouver un peu de répit dans la grande tension qu’ils connaissent. Notre Prieur (Christian) est venu célébrer la Semaine Sainte et la fête de Pâques avec nous… Célébrer la Résurrection du Christ en cette terre, en cette ville, c’est évidemment un paradoxe, mais nous ressentons alors toute la signification de notre «mission» de priants… Etre des «veilleurs», prenant en notre prière toutes les joies et les peines du monde…» (Lettre - Fès - 07/05/95)

 

Etre des "Veilleurs"

Frère Bruno

"Je remercie le Seigneur d'être ici..."

Pas de traduction pour ce texte.

... et en cet état de vie. C’est simple, caché comme la graine enfouie dans le sol qui germera en son temps. Vie de foi et de grande espérance. Ici comme dans le monde entier, Dieu a jeté la semence de son Royaume, mais tout enfantement a ses douleurs… » (Lettre - Fès - 08/01/96)

"Je remercie le Seigneur d'être ici..."

Frère Bruno

Force et sérénité

Pas de traduction pour ce texte.

 « Vous demeurez tous bien présents dans ma prière qui ne connaît ni le temps qui passe, ni l’espace qui sépare… Et pour chacun, chacune de vous, que le Seigneur vous donne jour après jour force et sérénité… » (Lettre à la famille - deux jours avant l’enlèvement - Tibhirine - 24/03/1996)

Force et sérénité

Frère Bruno