Nous entrons donc ensemble en retraite de baptême : en union avec Jésus lui-même se retirant, poussé par l'Esprit, au désert. 40 jours, 40 nuits. C'est lui qui ouvre le chemin, le passage. Et nous commençons par lui demander, par une très instante prière, de mener lui- même à bonne fin ce Carême 91 : de nous mener au salut. Jésus exauce notre prière par un geste. Jésus va nous «croiser», nous marquer du signe de sa croix.
Par l'imposition des cendres, ce n'est pas simplement un peu de poussière que nous allons recevoir, mais bien une croix de cendres nous mêlant à son histoire, à ce procès, à ce combat qui continuent car le Mal, menteur et père du mensonge, n'a pas désarmé: il est à l'œuvre dans le monde et en nous.
[Les invités à la noce peuvent-ils être en deuil tant que l'Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l'Époux leur aura été enlevé] …et alors ils jeûneront ! (Mt 9,15)
Deux interprétations possibles :
1- Oui, l’Époux n’est plus là, il a été « enlevé ». On l’a conduit à sa noce, avec la mort.A mort ! A mort ! = « Enlève ! Enlève ! » alors il nous faut jeûner, et tous les jours… reprendre les chaussures de Moïse, et le chemin du désert. Mais alors, pourquoi est-il venu ?
2- Mais non, l’Époux est encore là, il l’a dit avant d’être « enlevé », à la façon de Dieu, sous les yeux des apôtres, à l’Ascension. Avec nous jusqu’à la fin du monde, et il nous a envoyés sur les routes du monde, […], avec l’élan de la joie. L’Esprit est en nous qui scelle les noces. Faudrait-il jeûner ? Et ce pain qu’il nous donne (comme à la multitude), et ce vin qu’il nous laisse (comme à Cana), ne sont-ils pas les signes que le jeûne n’est plus de mise ? […]